jeudi 22 novembre 2007

1492


La mer m'impressionne : si grande, si profonde, irrésistible quand elle se déchaîne. Et en plus j'ai le mal de mer ! Mais quelle perfection. Quel portail vers l'infini, vers d'autres mondes. Est-ce parce que je suis un signe d'eau ? J'y crois sans y croire. Est-ce seulement parce que l'homme prend conscience de sa place dans le monde, quand il est en présence des quatre éléments, qu'il reste muet, comme s'il avait rencontré Dieu ?


ONIRIQUES CARAVELLES

D’un coup de rêve la terre est conquise
Un voyage d’images
Le ciel pour y courir
Comme un voisin d’école
Comme la table et son bol
La montagne près de l’oiseau vole
Je deviens la forêt et l’automne
Les arpents fleuris d’arbres infinis
Dans l’océan du ciel je salue les planètes
Le creux des étoiles les poissons des stratosphères
Je suis la barque et le ventre arrondi de sa voile
Pêcheur au filet d’aurore boréale
Pêchant de fuyants météores le zodiaque éternel
D’une rame de rêve je frôle azur émeraudes
Et des mariées les voiles blancs d’écume
Ara ou calao grizzly ou buffalo
Je me rêve d’hiver cime bleue ou glacier
S’il gèle au Spitzberg à fendre les orteils
De Havane incendiée je suis coup de soleil
Enfant de l’Oubangui bonze de l’Annam
Des baigneurs du Gange j’ai rencontré les âmes

J’ai les ailes de l’ange et l’âme vagabonde
J’ai les ailes de l’ange dans l’arc-en-ciel du monde