lundi 8 juin 2020

AVEC LES ÂNES



MANIFESTE

Aux mots nus et pauvres je donnerais l’or et l’albâtre
Pour que la beauté s’allume dans le lin qui gratte
Et parle d’ austère éclat

Comme parle des chapiteaux l’harmonie contrefaite
Qui sinue raide folle et romane comme une Apocalypse
Qui laisse se dresser comme le séquoia le marbre des éternités

Je donnerais le vermeil l’onyx et l’ambre
Et l’émeraude des mers incrustée de l’argent des nuits
Où l’on pêche l’orient majestueux des perles des légendes

lundi 8 juin 2020

dimanche 3 mai 2020

Vénus à jamais


Beauté ô mon église
Beauté mon algue mon poisson sous la mer
Assoiffée d’âme qui nage et crie de doux silences
Caresse de l’âme infinie

Beauté ô mon église
Beauté mon arbre mes racines sous la terre
Naïade de mes enfances en allée comme le pèlerin
Sur l’eau de Tibériade

Beauté ô mon église
Beauté comme un colosse dans le nuage
Là où l’hirondelle où le faucon se perd
Dans le bleu des commencements du monde

dimanche 3 mai 2020

samedi 2 mai 2020

L’ABRI DU SOIR



A souffle perdu
Nous sommes l’étreinte éblouie
Le bonheur qui sombre
Dans les bras du soir

Au milieu du temps
Sur notre passerelle
Des merveilles
Sur les flots de dentelle 

Au bout du voyage et du doute lourd
Pèlerins de la nuit dans la foule
Nous sommes la chaude solitude
Dans la nuit de velours





samedi 2 mai 2020

jeudi 30 avril 2020

QUI DOUTE ET TREMBLE


On marche entre questions et espoir
A tâtons dans le noir de l’instant sans savoir
On les croyait tous près de nos habitudes
On se retourne il pleut des solitudes

Lui tellement debout comme éternellement
Deux jours à peine on venait de le voir
La mort pleut on marche dans le noir
Confinement est-ce moi qu’on attend

A tâtons dans le noir interroger serait vain
On craindrait trop qu’on nous réponde
D’un signe de la main
Qui dirait la fin du monde

Confiné c’est vivre à peine mais encore
Certains partent sans même un signe de la main
Croyant à demain on continue le chemin

Salut la mort!


samedi 25 avril 2020

lundi 20 avril 2020

DOGANA


En écoutant Philippe Jarousky

Ô voix de mystères cristallins voix des eaux limpides
Voix d’Outre-Ciel Toscane transparente et folle source
Soie de Stradivarius caressée de douceur torturée
 à Florence à Venise emportez les sens naufragés

Toscane de passion aux séductions impitoyables
Cygne élancé et gracile sublime Venise princière
Acrobate caressant l’émeraude de l’onde tourmentée
Amoureuse larme de Carnaval sur la lagune en feu

lundi 20 avril 2020
https://youtu.be/dvcqFIuYNTI

dimanche 19 avril 2020

JASON FATIGUÉ




Ô les voyages ô Le monde jamais assez
L’inconnu les peaux neuves caressées
L’angoisse les nuits la blessure
Les ponts suspendus à traverser

Ô la jeunesse et l’audace
Qui avance et apprivoise l’espace
Se moque se rit des blessures et puis

Satisfaite d’un monde et de l’usure
Sage du temps qui ronge et fuit
Un jour dit oui aux routines qui durent

On a vu la Soufrière les papyrus d’Aréthuse
Ce qui fut Carthage New York aux mille étages
La Provence des muses et les flots caraïbes

Et alors Jason l’as-tu conquise la toison
Goûtes-tu aujourd’hui le bonheur à foison
Dans ton village ta maison retrouvée
Qu’as-tu gardé des Argonautes et des mers traversées

dimanche 19 avril 2020

vendredi 17 avril 2020

LA CHUTE HEUREUSE


Du char du soleil est tombé Phaéton
L’or sublime sème les éclats de sa gloire
Et voici répandus des morceaux de l’astre
Qui déchirent l’ombre vorace du matin

La caverne terrestre ouvre ses abysses
L’haleine du printemps traverse l’Achéron
L’oiseau de paradis a bâti ses splendeurs
Dans l’hospitalité de nos quatre murs

Comme sur l’aile des songes les mouettes
Portent la vie de la mémoire à venir
Comme sur l’aile des songes la réalité
Sème dans la brise ses illusions et ses masques

vendredi 17 avril 2020


vendredi 10 avril 2020

PAROLES DE SOLEIL


L’ombre est chaude et chuchote
Le matin aujourd’hui a beaucoup
À dire comme à la fenêtre la fleur
Toute stridente du merisier

  Dans la chambre il a posé
Des pétales 
Et la douceur du printemps
Comme des ailes de libellule

Comme sur la Baltique l’autre jour
A Mön la craie des falaises
Quand la mer portait des rêves
Sur le sommeil de ses vagues

Comme un souffle
Un vol de mouette
Quand le jour
N’avait plus rien à dire

vendredi 10 avril 2020

lundi 6 avril 2020

CROIRE

Sibylle pythonisse des bidonvilles
Qui convoques les mystères
Dans le sang répandu et la nuit
Et trembles de tous tes diables

Sais-tu où mènent les chemins
Que tes mots noirs ont désignés
Suffit-il donc de croire pour que
Du pressoir de l’inconnu s’épandent

 Les solutions et les routes sauves
Elixir de vérité rédemptrice
Que boiront tes fidèles aux yeux ivres
Jusqu’à l’attente qui doute et tremble

lundi 6 avril 2020

dimanche 5 avril 2020

FROM THE LIGHT-HOUSE



Au sommet de la vague
Quand la mer parle aux nuages
Mourir est au cap-hornier rêve facile

Facile quand on vit de miracles
Quand la mer d’étoiles joue sa berceuse
Et que l’on a rencontré le ciel par hasard

04/04/20

CELTIQUES



Le soir n’a pas d’horizon
Et la nuit allumée
Tremble dans nos corps

En vagues sur le rivage
Elle bondit infatigable
Et le sable boit la mer

Dans les bras de la nuit
Serrés à perdre haleine
Nous allumons la pénombre

Nous marchons sur des rêves
Jusqu’au fleuve
Jusqu’à son pont de dentelle

Comme de verres qu’on brise
La nuit bouillonne de voix mêlées
Et l’air fleurit d’accents de bière

La foule brûlante
Emplit le temps
Et se presse avant l’heure

Marcheurs de la nuit
D’une démarche douce et longue
Nous marchons sur les rêves
Sûrs que c’est un autre monde

Vendredi 3 avril 2020

UNE RÉVÉLATION


Par les cheveux
Je retiens la nuit profonde
Et ce baiser
Comme une révélation
D’un ailleurs apaisé

Nos chemins se cherchaient
Qui se rencontrent et brillent
De toutes ces nuits qui attendaient

Le monde a grandi ce soir
Quand nous sommes devenus
Les géants éternels

4 avril 2020