mercredi 9 janvier 2008

Comme en peu d'espace !

"Le temps s'enfuit, les heures restent" disaient les cadrans solaires. Banalité, évidence, de dire que le passé ne repasse pas les plats.
Ce grain de peau. Le goût de ce baiser. Ces audaces souriantes au goût de péché. Les émerveillements qui faisaient oublier qu'on peut avoir faim. La noyade dans un regard. Courir sur le sable. La forêt, le soleil qui vous habille de nudité, le monde entier rien que pour deux qui s'aiment !
De quoi peupler des rêves, des nostalgies qui vous mordillent le coeur.



TROPIQUE EMPRISONNE

Les bateaux morts sur la plage
Leur coque est grise du temps
Mangée d'algues sèches et de vent
Ils gémissent des rêves

Blessés d'agonies brisés d'amour
A rompre leurs amarres
Ils crèvent écartelés d'horizon
Assourdis de l'appel stérile
Des flots ondulant une offre impudique
Au douloureux sanglot d'un désir mort

L'hiver aujourd'hui arrache trop la peau
Pour y songer encore
A lever l'ancre et caresser
D'Amériques frémissantes
Un sein de satin palpitant
Des palmes aux mains d'alizés

Les bateaux sur la plage
Brûlent leurs larmes d'or fondu
Ils pleurent sur le sable le lointain estuaire
Quand là-bas au détour des montagnes
Vers de rudes roulis ils prenaient leur envol


4 mars 2004



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