mercredi 1 novembre 2017

banquise égarée


Tu serais moins belle en momie desséchée sur les galets arides
Brave rivière. Ma rivière. Tu es de la famille. On a besoin de toi.
Encore vivante ce matin, sur le lit des feuilles mortes
Frissonnante encore de l’automne finissant.
Reste avec nous Ne meurs pas.

Ridée à peine. Tu frémis, tu frissonnes, tremblante encore
Brave rivière Ma rivière Ma survivante
Reste Loin du Sahara de demain
Des fournaises ardentes de Californie, du Portugal en flammes,
Aux corps tordus de la dernière angoisse,
Aux Giacometti de charbon
Dans leur instantané de douleur et de suie

Reste avec nous brave rivière ma rivière.
Pense aux glaciers évaporés au Nord au Sud éperdus
Où l’ours blanc cherche sa banquise égarée
Comme le paysan cherche sous son pied l’herbe douce
Et ne rencontre que le foin des garrigues
Une plage brûlée au flanc des monts

Parce que la pluie t’a oubliée comme les terriens ont oublié leur mère
La Terre à aimer d’amour
Rivière qui  frémis qui frissonnes tremblante encore
Reste encore jusqu'à toujours

Mercredi 1er novembre /   lundi 6 novembre 2017  

Aucun commentaire: