Terre Neuve
Je
n’abandonne au pays nul regret
Nulle
attente à la fenêtre
I
J’entends
rouler le train
Le
chemin n’est plus
J’entends
la maison qui s’éloigne
Je
perds mes arbres mon cœur
Le
cours d’eau clair la poussière du chemin
II
Rester
c’était mourir chaque jour
J’ai
perdu les chemins le cours d’eau
Je
n’abandonne au pays nul regret
Nulle
attente Je reste l’enfant des misères
Espérant
plus que l'inconnu bien plus que le désert
III
Ombre
qui là-bas mangeait sa faim
Venu
de Cracovie des voïvodes
Je
sais tout des prés que l’on fauche
Du
freux de l’étourneau avide
Pillard
de semailles
IV
Je
chante les soldats transparents
Sur
les prairies grises du futur
Les
matins aveugles dans l’écurie qui dort
Les
brouets transparents du soir
Où
nage la couenne maigre
V
Je
chante le grabat en paille d’avoine
Le
long voyage de la nuit qu’on écoute
Cette
maison son temps et son horloge
Le
contrat le calendrier connu par cœur :
La
charrue les semailles et la herse
VI
Par
cœur le clocher midi fromage et pain
Tant
espérés à l’horloge de la faim
On
découvre des mots vides encore
Comme
de stupides sonnailles
Que
fait retentir un troupeau aveugle
VI
J’entends
rouler le train
Le
chemin n’est plus
J’entends
la maison qui s’éloigne
Je
perds mes arbres mon cœur
Le
cours d’eau clair la poussière du chemin
VII
Rester
c’était mourir chaque jour
J’ai
perdu les chemins le cours d’eau
Je
n’abandonne au pays nul regret
Nulle
attente Je reste l’enfant des misères
Espérant
plus que l'inconnu bien plus que le désert
vendredi
19 septembre 2014