vendredi 19 septembre 2014

Par cœur le clocher




Terre Neuve




Je n’abandonne au pays nul regret
Nulle attente à la fenêtre


I
J’entends rouler le train
Le chemin n’est plus
J’entends la maison qui s’éloigne
Je perds mes arbres mon cœur
Le cours d’eau clair la poussière du chemin

II
Rester c’était mourir chaque jour
J’ai perdu les chemins le cours d’eau
Je n’abandonne au pays nul regret
Nulle attente Je reste l’enfant des misères
Espérant plus que l'inconnu bien plus que le désert

III
Ombre qui là-bas mangeait sa faim
Venu de Cracovie des voïvodes
Je sais tout des prés que l’on fauche
Du freux de l’étourneau avide
Pillard de semailles


IV
Je chante les soldats transparents
Sur les prairies grises du futur
Les matins aveugles dans l’écurie qui dort
Les brouets transparents du soir
Où nage la couenne maigre

V
Je chante le grabat en paille d’avoine
Le long voyage de la  nuit qu’on écoute
Cette maison son temps et son horloge
Le contrat le calendrier connu par cœur :
La charrue les semailles et la herse

VI
Par cœur le clocher midi fromage et pain
Tant espérés  à l’horloge de la faim
On découvre des mots vides encore
Comme de stupides sonnailles
Que fait retentir un troupeau aveugle

VI
J’entends rouler le train
Le chemin n’est plus
J’entends la maison qui s’éloigne
Je perds mes arbres mon cœur
Le cours d’eau clair la poussière du chemin

VII
Rester c’était mourir chaque jour
J’ai perdu les chemins le cours d’eau
Je n’abandonne au pays nul regret
Nulle attente Je reste l’enfant des misères
Espérant plus que l'inconnu bien plus que le désert



vendredi 19 septembre 2014